Les premiers hommes qui venaient sur le site du futur village des Estables étaient des bergers transhumants qui montaient à la belle saison profiter des prairies d’altitude. Puis au début du deuxième millénaire, petit-à-petit, ils construisirent des étables et s’installèrent définitivement, aidés par les Chartreux de Bonnefoy, des moines établis depuis la fin du XIIe siècle dans la vallée de la Veyradeyre.
L’élevage des bovins devint la spécialité du massif ; la viande de la race mézine était reconnue dans les villes alentours. La particularité du massif : les bœufs étaient élevés en altitude toute l’année, nourris à l’herbe dans les prairies pendant l’été et engraissés tout l’hiver avec le foin récolté sur place. Le sol volcanique fertile, l’altitude et le climat particulier de la région assuraient une herbe et donc un foin de très grande qualité. Aujourd’hui, les particularités et la qualité de cette viande, le Fin Gras du Mézenc, ont été reconnues par l’obtention d’un label AOP (Appellation d’origine protégée) en 2009.
Dès la fin du XIXe siècle, des excursionnistes venaient découvrir le Mont Mézenc, le village des Estables et ses habitants, de rudes montagnards nommés les padgels (« les gens d’en haut »). Sur des chemins, plus adaptés aux mules qu’aux larges véhicules, ils poursuivaient jusqu’aux sources de la Loire et au mont Gerbier de Jonc. George Sand est venue en 1859 aux Estables pour tenter l’ascension du Mont Mézenc, ascension abandonnée à cause du mauvais temps. Elle décrivit dans son journal de voyage son passage dans le village, dont elle s’inspira pour l’écriture de son roman « Le Marquis de Villemer ». Plus tard, c’est Simone de Beauvoir qui vint passer une nuit au sommet du Mont Mézenc, dans une cabane au pied de la croix.
Extrait du passage de George Sand aux Estables (Source : mezenc-doc.fr)
Extrait du passage de Simone de Beauvoir aux Estables (Source : mezenc-doc.fr)
Les premiers skieurs apparurent sur le massif au début du XXe siècle. Ski de fond, saut à ski et ski de descente prirent une place importante dans la vie du village en hiver. En 1959, la première remontée mécanique fut construite sur le Mont Alambre, donnant un coup d’accélérateur au développement touristique des Estables. Puis le domaine fut agrandi, et en parallèle du ski alpin, les pistes de ski de fond se sont développées, ainsi que la raquette à neige dans les années 2000. D’autres activités sont apparues comme la conduite de traineaux à chiens, le snowkite…
L’été également, le tourisme devint une activité importante, avec la construction du Chalet du Mézenc, du Village Vacances, d’hôtels, de gîtes, de restaurants… grâce au développement de nombreuses activités de pleine nature : randonnée pédestre, VTT, parapente, animations nature, escalade, accrobranches…
A ce jour, les establains et establaines sont au nombre de 321 (données INSEE en 2021).
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